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De l’autorité urbaine à la pensée urbaine

Au plus profond de l'histoire, lorsque l'homme dessina le premier cercle de pierres pour délimiter son abri et éleva des murs de terre pour se protéger du vent, l'urbanisme naquit non seulement comme un acte d'ingénierie, mais comme une traduction silencieuse de ses pensées, de ses peurs, de son autorité et de sa conception de lui-même et du monde.


Lorsque l'homme posa la première pierre, il ne construisit pas seulement un toit ; il déclara sa présence face à l'espace infini. Même les tentes bédouines, malgré leur mobilité, établissaient des « frontières mobiles » d'identité, comme pour dire : « Je suis là, même si je pars demain.»


La ville n'est pas une succession de bâtiments ou de rues qui se croisent ; c'est le reflet vivant d'un processus de pensée. Dans chaque pierre, chaque fenêtre, chaque espace vide, chaque place, nous trouvons la trace d'un esprit qui a choisi d'organiser l'espace selon sa vision : religieuse, politique, économique ou esthétique. D'Athènes, sculptée à l'ombre de la philosophie, à Bagdad, née avec une architecture circulaire sous l'égide du savoir et du califat, en passant par le Paris d'Haussmann et le Brasilia de Lucio Costa, la ville apparaît comme un livre ouvert, dans lequel nous lisons la nature des nations et suivons les transformations de la pensée collective, du sacré au rationnel, de l'individuel au public.

Dans la section « Chemins de pensée et d'urbanisme », nous ne lirons pas seulement des cartes, mais aussi ce qui se trouve au-delà ; nous ne suivrons pas les lignes d'asphalte, mais nous parcourrons les chemins de pensée qui les ont tracés.

Nous aborderons plusieurs sujets dans cette section :


• Quel est le rapport entre l'idée architecturale et la structure de la conscience ?


• Comment les villes sont-elles construites sous la tyrannie ? Et comment sont-elles détruites sous le couvert de grands slogans ?


• Est-il possible qu'une ville existe si elle n'est soumise qu'à la mesure de « l'humanité » et de sa dignité ? Ceci est une invitation à contempler les voies de l'urbanisme, non pas comme des bâtiments, mais comme un miroir de la raison ; et à déconstruire les voies de la pensée, non pas comme des affirmations, mais comme des forces qui ont façonné nos villes… et peut-être nous y ont emprisonnés.


En conclusion : l'urbanisme est la première patrie de l'humanité, avant la naissance de la patrie politique. Chaque pierre posée est une réponse à la question existentielle : comment me situer dans un monde qui ne me veut que passager ? C'est peut-être pour cela qu'il a été dit : « L'homme n'habite pas, mais apprend à habiter » – signifiant ainsi que l'architecture est un acte philosophique avant d'être une œuvre d'ingénierie.

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